Le gardien du pilier

Chez Adel Nerim

Les corbeaux fouillèrent les cendres du fourneau situé dans la cave pour y découvrir une besace en cuir que le serviteur du sosie venait de jeter. La besace et son contenu brulaient encore : des portraits, et un étrange courrier furent sauvés des flammes. Mais le message était illisible.

Puis, ils commencèrent à réfléchir. Pour comprendre ses eus et coutumes, ses habitudes, le changeforme avait surement visité à plusieurs reprises Adel Nerim avant de le tuer. Thâ interrogea le serviteur. Il confirma que son maitre avait changé depuis quelques semaines. Mais après réflexion, il sembla hésiter à poursuivre son témoignage. Puis il lacha :  c’était la haute conseillère Zoya Madhavi, l’une des trois vizirs du Shah qui était venu par quatre fois avant que le marchand ne s’absente quelques jours, pour revenir légèrement différent.
Le commissaire n’en crut pas ses oreilles et ne put s’y résigner. Le Vizir Madhavi était sa supérieure, et l’un des trois conseillés privilégiés du Shâh. Mais son instinct lui dicta d’avoir le fin mot de l’histoire. Il laissa les aventuriers enquêter et se rendît donc au palais en urgence.

De leur côté, les corbeaux continuèrent leur investigation et trouvèrent dans un bureau solidement fermé, d’autres indices. Le bureau était totalement saccagé, comme si quelqu’un avait voulu cacher ses traces rapidement. Fdack découvrît un dessin que Zim identifia comme un plan détaillé d’Ator Grida avec des ruelles surlignées en blanc. Il y avait aussi d’autres portraits de femmes.

Le doppleganger avait peut-être besoin de portrait pour copier l’apparence de ses victimes. Les corbeaux prirent les portraits puis se dirigèrent vers la pièce fortifiée au sous-sol, dans laquelle les gardes avaient découvert le cadavre du vrai Adel Nerim.

Thâ avait en main la note brulée, où il ne pouvait comprendre que difficilement le sens du message. Il la tendit à Fdack qui lut à voix haute : « Aziz était son nom. Sa mère était Atriana Abbasi du quartier des canaux………28 enfants dont 7 de la garde personnelle du Sha………Protecteur Khaled Ben Rafal guide dans le désert…… Dangereux porteur »

bureau de l’inspecteur adjoint Feril Benfalla

Ils décidèrent ensuite de se rendre au bureau de l’inspecteur adjoint du commissaire. Celui qui avait fui le matin même. Les corbeaux se dirigèrent vers son bureau, précédé du conseiller juridique qui justifiait leur action. Thà crocheta la porte et ils entrèrent pour fouiller la pièce. Le bureau était parfaitement rangé. Le doppleganger ne semblait pas avoir remis les pieds ici. Kendal découvrit d’autres portraits, mais l’un deux émergea du lot.

Zim et Kendal en apprirent beaucoup sur l’inspecteur. Il avait beaucoup changé depuis quelques mois et se donnait à fond pour retrouver un tueur en série. Il semblait que le changeforme appréciait particulièrement les enquêtes. Il était doué. Plus doué que le vrai inspecteur Benfalla. Dans le bureau, les corbeaux trouvèrent :

• - Un portrait très réaliste d’un jeune homme non nommé et quelques dessins d’objet (besace, collier de perle, soulier de cuir, une robe bleue, une autre légèrement différente et blanche…
• -  Un portrait très réaliste d’une jeune femme nommée Alina Jalili
• - Une liste de bâtiments administratifs ou commerciaux
• -  Des rapports d’enquête sur plusieurs meurtres et disparitions

Pendant ce temps Thâ et Fdack recherchaient des preuves dissimulées. Thâ découvrit une boite en métal derrière la grande armoire, que personnes ne put ouvrir. Des écritures magiques semblaient la sceller. Ils décidèrent d’apporter la boite dans leur refuge afin que leur ami, le bibliothécaire, leur en apprennent plus. La-bas, ils se reposèrent un peu puis prirent le chemin du lieu de l’attaque nocturne pour pister l'attaquant.

Les hauts quartier des canaux et l'antre du pyrrhule

Une nouvelle investigation

Zim avait déjà bien enquêté ici mais Fdack voulait absolument savoir si l’une des créatures avait son refuge en bas de la falaise, là où les corps des roublards de la salamandre avaient été jetés. Et puis, c’était le dernier lieu où avait été vu le héros. Ensuite, il avait brisé son bracelet. Il faudrait d’ailleurs creuser sur ce point.

En bas de la falaise, ils remontèrent la piste des griffes et découvrirent une entrée secrète et magique. A l’intérieur c’était un lieu agréable ou régnait une atmosphère étrangement paisible. La pièce était vide. Elle était comme peinte et lustrée d’une couleur rouge sombre. Elle s’ouvrait sur deux petits couloirs. Le premier menait à une chambre avec une paillasse sommaire et un coffre ou étaient rangés des affaires de voyage.  La seconde pièce dans le fond présentait un atelier très propre, éclairé par un brasero où brûlait un feu magique bleuté. Tout était impeccablement rangé. Il n’y avait aucun déchet dans l’atelier.

Une porte piégée par de puissante runes de feu était dissimulée. Elle cachait une autre pièce taillée dans la roche et entourée d’un plan de travail en pierre. Au centre de la pièce trônaient plusieurs trophées sur des piédestaux ; les trophées d’un tueur en série. Il y avait là un fœtus dans un bocal en verre, et plusieurs autres immondices. Quelques effets personnels étaient rangés méticuleusement les uns à côté des autres.

Les corbeaux comprirent que le tueur en série sur lequel enquêtait l’inspecteur Benfalla était en fait un des quatre Trigule : l’homme lézard probablement. A ce point de l’enquête, Kendal décida qu’il fallait récapituler, c'est à dire faire une synthèse de tous les indices. Puis, il faudrait prendre une décision.

Dans la tête de Kendal

premièrement
Khaled voit les corps de son ami et de sa famille mutilés et tués. Il est triste mais surtout en colère et semble chercher quelque chose. Il est enfermé comme nous dans une geôle et n’en ressort que pour combattre dans l’arène. Dès qu’il sort, la récompense ne l’intéresse pas, et il s’éclipse pour retourner chez lui par les petites ruelles et coupe gorges.
Khaled cache ou cherche quelque chose.

Deuxiemement
le doppleganger avait plusieurs identités : le marchand Adel Nerim, l’inspecteur Feril Benfalla, un gosse des rues comme il y en a tant, un roublard dont Thâ avait à peine vu le visage, et probablement la vizir Zoya Madhavi. Pour couronner le tout, trois des identités du changeforme étaient en lien direct avec leur enquête. Elle était donc surement faussé. Il semble qu’il cherche un enfant. Aucune piste ne mène à Khaled.
Benfalla a truqué le jeu.

Enfin, les corbeaux pouvait aussi attendre l’homme caméléon et le pourfendre ici, dans son antre. Le problème était le temps. Combien de temps allaient-ils tous attendre dans la grotte, avant que ne se pointe les Pyrrhyles ? Se séparer étaient hors de question, et le conseiller juridique ne l’aurait pas permis. Pourtant ils auraient pu en apprendre plus sur leur ennemi.
Le temps joue contre nous

A contre cœur ils se résignèrent à retourner chez les hautegourde pour revoir l’enquête de Benfalla depuis le commencement.

La demeure des Hautegourde

Reprendre l'enquête à zéro

La maison des Hautegourde était toujours gardée et de rapides questions permirent de savoir que personne n’était revenu sur les lieux depuis trois jours. Nos enquêteurs chevronnés inspectèrent donc toutes les pièces pour découvrir qu’il y avait une cinquième personne dans la maison : un enfant humain de treize ou quatorze an, de sexe masculin et portant des vêtements simples.
Fdack ne trouva rien d’intéressant au sous-sols. Tandis que Zim fouillait l’une des chambres qui semblait être un ancien bureau. Thâ y découvrit des traces de passages réguliers par la fenêtres, qui menait à l’arrière du jardin.  Pendant ce temps, Kendal monta sur le toit pour observer les environs. Il y avait un portail à l’arrière du terrain. Il semblait vieux, et donnait sur une ruelle, en face de la grille d’entrée d’une belle demeure. Les enquêteurs de Benfalla avaient peut-être omis de d’interroger la famille Ebrahim.

La famille Ebrahim, voisin et témoin

Ils décidèrent tous d’aller chez le voisin. Le conseiller juridique se présenta au fils ainé de la famille. Il les reçu convenablement mais ne semblait rien savoir des allers et venues par le petit portail.  L’inspecteur Benfalla l’avait d’ailleurs déjà interrogé.
Cependant, Zim Laden Griffe d’ours, prince de la forge en la sainte forteresse d’Ikaya, remarqua une petite fille qui observait la scène avec ferveur. Les roublards attirèrent l’attention du grand frère et Zim monta à l’étage avec la benjamine. Là-haut, dans sa chambre qui donnait sur le portail, ils échangèrent en tant qu’enquêteur et futur enquêtrice. Zim mena sa barque admirablement et la petite fille vida son sac de petite curieuse. Elle avait remarqué les passages par le portail.  Les corbeaux apprirent ainsi qu’un jeune homme de 14 ans sortaient régulièrement depuis quelques jours par le portail réparé. La nuit du meurtre des Hautegourde, l’enfant avait quitté le bâtiment et ne revînt qu’au petit matin pour quelques minutes, à peine. L’enfant était donc repassé sur la scène du crime. Les corbeaux apprirent qu’il se nommait Aziz et bouclèrent la boucle.  Zim promis de rendre compte de la fin de l’enquête à la petite fille. Ils quittèrent la maison des Ebrahim, grande famille d’Ator Grida. Zim  voulut faire un tour chez la mère de Khaled mais les autres protagonistes l’en dissuadèrent. L’enfant avait un lien avec Khaled et ce dernier semblait vouloir le retrouver.

Retrouver l'enfant c'est retrouver le guide

Retrouver l’enfant, c’était retrouver le guide !

Les couturières

Ils remontèrent les rues en montrant le portrait de celui qu’il avait défini comme étant Aziz. La piste les mena jusqu’au quartier des tisserands. Là, ils discutèrent avec une vielle femme qui considérait qu’Aziz avait kidnappé l’une des leurs, la petite Alina Jalili. En montrant le portrait partout, ils obtinrent plus de renseignements : Aziz était apprécié de la famille mais il avait fui avec sa petite amie. Ils s’étaient réfugiés dans une cachette au nord-est dans le désert. Ils apprirent également que Khaled était en vie car il leur avait laissé un message par l’intermédiaire d’une couturière plutôt futée.

Les corbeaux se décidèrent à aller voir la fameuse Atriana Abbasi, la mère d’Aziz et des 28 enfants. Ils firent presque choux blanc car elle ne connaissait ni Aziz, ni Khaled. Cependant, elle leur apprit discrètement, que cette histoire était dangereuse et qu’elle impliquait un haut fonctionnaire de la cité. A présent c’était sûr, ils étaient suivi. Malgré cela, ils ne rencontrèrent qu’un petit groupe de roublards insignifiants pour eux.

Le bracelet cassé dans le désert

Les aventuriers préférèrent en apprendre plus sur le bracelet cassé de Khaled Ben Rafal. Après tout, c’est l’inspecteur benfalla qui avait récupérer l’objet. Ils croisèrent Le commissaire. Ce dernier était allé au palais et il revenait avec une mine bien lasse. Les étrangers avaient probablement raison sur ce qui se tramait à Ator Grida. Ils décidèrent d’un commun accord de s’entraider mais de ne pas en ébruiter l’affaire pour le moment. Au commissariat les autres gardes dirent au groupe Benfalla avait court-circuiter la déposition du marchand qui avait récupéré le bracelet de Rafal. Ils apprirent tout de même que le marchand venait de la porte nord.

La journée touchait à sa fin. Il se dirigèrent vers le mur et questionnèrent les gardes de la porte nord. Le capitaine connaissait le conseiller juridique des corbeaux. Il convoqua ceux qui étaient de garde, en fin de matinée, trois jours plus tôt. Le marchand était bien passé par là avec sa caravane et un couple enfants avait bien quitté Ator Grida en milieu de journée pour se diriger vers le nord. Ils étaient équipés pour la nuit.

La grotte de son enfance

Fdack qui voulait creuser plus loin sur le sujet du Shah, ne pris pas part à l’expédition, mais Geronce le remplaça. Il fut d’ailleurs d’une grande utilité car son flair permis de remonter la piste de la caravane et de trouver la grotte ou s’étaient caché les enfants. Khaled avait donc réussi à retrouver Aziz. La grotte qui était parfaitement invisible fut découverte par Thâ. Elle était grande, au bas d’une pente sablonneuse de plus de 100 mètres. En contrebas, la grotte s’étendait et longeait une paroi rocheuse sur 300m. Il y avait un petit camp, quelques affaires éparses et des indices de combats. Finalement, Khaled n’avait peut-être pas retrouver les enfants.

Géronce qui s’était placé à mi pente, entendit du bruit à l’extérieur. Des hommes et des montures. Les corbeaux décidèrent de remonter et d’attendre en embuscades qu’ils pénètrent dans la grotte. Ce qu’ils ne firent pas en apercevant les montures de nos héros. Ce sont donc les héros qui se précipitèrent à l’extérieur en roulant. Ils tuèrent la dizaine de brigands du désert. Plutôt expérimentés, ils succombèrent sous les coups de haches, de sabres et de couteaux. Les corbeaux questionnaires l’un des survivant qui semblait être un fanatiques d’une secte de la région. Ils n’apprirent rien d’eux et Géronce écrasa le visage du dernier sous sa botte. Il pouvait remonter leur odeur. Ils prirent les montures et s’aventurent plus loin dans le désert vers le canyon des roublards.

Le canyon des roublards

Le canyon était impressionnant. Deux chaines de montagne se faisaient face et le désert recouvrait tout. Pourtant au centre, dans un canyon sous une pluie de sable, on pouvait discerner un chemin, une ancienne route commerciale.

Les corbeaux bifurquèrent vers le sud  et cachèrent leurs montures, des salamandres et des scorpions du désert. Puis ils montèrent les collines pour pouvoir surprendre d’éventuels adversaires dans la nuit. Et c’est Thâ qui aperçut le premier les sentinelles. Deux roublards, cachés sous des couvertures, étaient à peine discernable. Thâ indiqua à Kendal sa cible et les deux amis s’approchèrent le plus discrètement possible. Ils s’avancèrent si près en catimini, que les sentinelles ne les remarquèrent en face qu’au moment de sentir la lame de leur assassin. Le groupe avança sur la corniche et pu atteindre l’entrée d’une immense grotte circulaire. Ils y pénétrèrent. La grotte faisait un balcon tout autour d’un lac souterrain situé cinquante mètres plus bas. Un monte-charge semblait faire remonter du minerai et de l’eau depuis les profondeurs. Il y avait, ici et là, des torches, des braseros, et des lampes à huiles pour éclairer les lieux. Tout poche d’eux, une dizaine de fanatiques en toge chantaient des louanges à je ne sais quel démon. Le maitre de cérémonie était là. Le brigand torturé quelques heures plus tôt avait donné son nom, Xadarick.  Tout au fond, dans des alcôves creusées, les prisonniers étaient derrière des barreaux d’acier. Aziz et sa bien-aimée devaient se trouver par là. Il y avait au moins cinquante brigands dans la grotte.  Mais où était donc passé Khaled ?

Les derniers vifs sortent de l'ombre

Pendant qu’ ils réfléchissaient à une stratégie, les corbeaux entendirent un bruit léger à l’extérieur, et Géronce s’approcha de Kendal.
« Il y a une main sur mon épaule. Elle veut vous parler »

A ces mots, un mage en toge brunes s’écarta de l’homme loup et se présenta calmement. « Je me nomme Kvothe. Je suis un mage akrilin. J’ai été envoyé par le cercle des vifs avec mon ami pour vous surveillé et vous protéger depuis Tor Coda jusqu’à Ator Grida. Garry Archerouge est notre référent. Nous étions plus nombreux mais nous avons essuyé de nombreux revers. Aujourd’hui il ne reste que moi, et mon compagnon Lorgar, un Clerc de Delyade. Pouvons-nous nous joindre à vous ? »

Les deux lettrés racontèrent quelques-uns de leurs déboires et rapidement la petite troupe accepta de les intégrer. Il fallait maintenant libérer le jeune Aziz, puis s’enfuir. Khaled les retrouverait surement plus tard. Thâ s’avança donc dans l’obscurité suivit de Kvothe invisible, jusqu’aux prisons. Kendal resta à mi-chemin pour couvrir leur retraite en cas de grabuges. Tout se passa extraordinairement bien et Aziz retrouva le groupe. Cependant, il leur apprit que Khaled était présent dans la grotte et qu’il travaillait à la mine en dessous.

Combattre pour survivre et vaincre

Après un combat particulièrement rude contre deux adversaires coriaces ressemblant à des Githyanki, et un mage conjurateur de la même race, les corbeaux ne purent se reposer. Le Seldrôm se réveilla et ils durent s’enfuir dans les crevasses de la mine pour lui échapper. Avec leur sens de l’orientation et la connaissance des profondeurs de Zim Laden, ils trouvèrent le chemin de la surface et purent rejoindre Ator Grida au petit matin.