Lettre de Orin Minh à l’empereur du Rexcan

Votre majesté,

Je suis Oslo, Orin Minh de la grande famille des Minh, diplomate et théocrate de Len. C’est avec beaucoup de prudence et d’espoir que je vous écris ces mots.

Ce matin je me suis réveillé avec un gout étrange dans la bouche, et une pensée heureuse, ou plutôt un sentiment, comme une intuition, qu’il y avait en ce moment même, une convergence du bien. J’ai le don de sentir ces choses. Dans mon pays, et plus particulièrement dans ma famille, nous sommes réceptifs aux douleurs, aux douceurs, et aux espoirs du monde. Je ne suis pas le représentant de ma famille, et je n’ai pas le droit de vous informer, mais je vous assure de tout mon sérieux sur ce sujet qui me tient à cœur.

Notre dragon s’est réveillé, et il m’a parlé.

J’ai vu, j’ai gouté, et j’ai touché son éveil de ce côté du reflet. Je sais à présent que nous sommes de grands alliés, au-delà de nos frontières politiques communes, au-delà de nos religions opposées. Vous êtes l’envoyé du grand ver, sans même le savoir. Et si mon dieu plie le genou, nous ferons de même.

C’est pourquoi je vous informe que le gouvernement de la théocratie de Len est en passe de signer un accord de paix avec l‘empire Sohong. Du peu que j’en sais, nos armées feront prochainement le siège de deux territoires avec lesquels nous sommes en paix. L’une se dirige vers le territoire de Perigu et la cité de La Mine, et l’autre vers la cité franche de Terenyl. Le plan de conquête m’est inconnu, mais il doit être pensé depuis longtemps. Je suis persuadé que ma venue dans votre belle ville d’Oprofonde était déjà l’un des jalons de ce stratagème... Vous m’en voyez désolé.

Je vous demande de garder à l’esprit l’espoir et le bonheur contenus dans mes premiers mots.

J’ai vu le vol de corbeaux planer au-dessus de la cité de Tryges, et depuis les tréfonds de la terre, j’ai ressenti le bonheur de nous voir triompher. J’avais été attristé de savoir que vos conseillés, et  le Justicar lui-même, ne nous avaient pas prévenu de leur visite sur nos terres. J’avais pris des mesures afin de les suivre, et de les épauler. Ceci m’a permis de comprendre un peu mieux ce qui se tramait à Tryges. Vos conseillés sont entre de bonnes mains, et ont su s’entourer des meilleurs hommes de la théocratie.
Je vous demanderais de les informer que je leur suis tout dévoué, pour les aider à nous comprendre.

Tryges est une cité qualifié de démoniaque pour nous les théocrates. Elle se situe à l’antipode de nos panthéons. Elle est décrite dans nos livres, comme la cité que l’on doit abandonner au mal pour le contenir. Mais nous avions tort.

Gelemniros, apporteur de paix, grand maitre du verbe, dieu sage et humble de la tolérance, m’a permis de voir au-delà du rideau protecteur du néant. J’y ai vu un être d’une profonde noirceur, d’une totale apathie pour notre monde. Il semblait diriger d’autres êtres sans expressions, au travers de pierres cristallines blanches plantées dans la carcasse d’un dragon bleu. Aucun but ni aucun sentiment n’émanait des différents protagonistes.
Le grand sage, protecteur des Minh, m’a permis de comprendre qu’il était son ennemi, mon ennemi, notre ennemi ; cela au prix d’un effort important qui l’a surement laissé de l’autre côté. Je ne vous demande pas de me comprendre, mais bien de me faire confiance et de croire en l’espoir pour les hommes. Vous êtes un paladin de justice, un empereur malgré lui, un être bon et déterminé. Croyez-moi et contactez vos amis.

Je ferais le voyage pour rencontrer votre troupe d’investigateurs. Mais je dois rester prudent car je suis le seul à savoir. Le seul à pouvoir leur expliquer comment l’atteindre. Ce n’est pas celui qu’ils recherchent mais c’est probablement l’un de ses meilleurs pions.

Je vous parlais d’espoir et de bonheur, le grand dragon d’airain est de retour et son puissant maitre est en vie. Nous n’avons jamais eu autant de raisons de nous réjouir.

Que l’honneur guide votre bras, et que vos pas précèdent la paix.

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