Le vol du sang bleu IV

Je pris une chambre à l’auberge du valdoux pour me camoufler des rayons brûlant du Soleil et pris les services d’un gnome du nom d’Edbar Mangecrotin pour avoir tous les renseignements nécessaires à ma prochaine escapade

Ce Mangecrotin m’avait été recommandé par la guilde des Troueurs de «Silvotin, la citée des détours » ; cette guilde m’ayant de nombreuses fois sortie de mauvais pas, je lui faisais à nouveau grandement confiance, cette confiance étant bien sûr, proportionnelle à mon investissement. Le gnome connaissait tous les recoins de la ville et des alentours, et était plutôt sympathique.

Les collines turquoise étaient à deux jours de vols au sud et je pensais avoir un énorme avantage sur mes « collègues » car le relief était difficile jusqu'à « Mandaf, la ville des marches des collines Turquoise ». Mes capacités innées allaient donc me donner quelques semaines d’avance sur eux. Avec l'aide de Mangecrotin, mon itinéraire passerait presque pour une petite promenade.

N'attendant pas le couché du  Slilkult,  je pris congés du gnome et m'élançais au dessus des murs silencieux de Castelnyr; quelques soldats ridicules paressèrent, surpris de me voir ainsi en plein jour, mais je ne leur prêtais pas attention, bientôt, toutes ces âmes damnés seraient châtiés comme il se doit, et je reviendrais chez moi satisfaite de mon exploration.


Il y avait non loin, au sud de la cité, un maréchal ferrant de mes amis. Je me posais prés  de la bâtisse, mais sentît que quelque chose de terrible venait de se passer. L’air était lourd, plusieurs des murs intérieurs de la cour présentaient des traces de fumée noir, et j ne voyait pas de fumée sortir de la maison. Un combat engageant des projectiles de feu  avait du avoir lieu; je courais a l'intérieur de l'écurie au moment où la pensée de mages vînt à mon esprit.
Dans l’écurie, une scène cocasse avait lieu ; quatre homme gesticulant en face de l’imperturbable et solide gaillard, propriétaire des lieux :

« Tu n'as pas bien ouï, le nain, tes chevaux sont désormais propriété de la guilde des frères blancs; tu travailleras pour nous, demi portion, en tant qu’esclave à la cause... »

L'homme qui parlait ainsi était un des ces elfes traître à l'ancien ordre. Les oreilles coupées, le chapeau blanc large, tombant dans son dos, et la robe blanche comme la mort, avec le symbole du carré rouge du conte Estur, brodé derrière: la tenue vestimentaire de la garde des faubourgs. Ces robes faites de superpositions de draps leurs donnaient un air grotesque mais étrangement attirant. Celle-ci leur donnaient un pouvoir immense sur la volonté d'autrui. Et pour parfaire le ridicule, leurs souliers en pointe longue leur donnaient une démarche de canard.
Mais ne nous y méprenons pas, ces personnages était puissants. Bien souvent plus dangereux pour eux-mêmes ou leurs acolytes que pour ceux qu’ils visaient à nuire.
Boulbreen, mon ami, ne pouvait se résoudre à leur léguer toute sa vie. Mais les frères blancs commençaient à avoir raison de sa volonté.
Je comptais... Trois acolytes et un frère blanc…
Je me glissais dans la pièce et sautais silencieusement sur une des poutres sous le toit. Je préparai mes armes en y ajoutant un peu de poison débilitant, je pris mon élan, sautai et m’écrasai tout mon poids sur le frère blanc.J’avais évidemment pris soin, d'y planter en plein centre du carré du conte, Esrel ma dague jaune.
Boulbreen son esprit libéré, empoigna son marteau et le fit danser. En quelques secondes il écrasa deux hanches, une poitrine, et termina son ballet sur le crane du frère à terre. J’entends encore le râle de douleur des acolytes qui finirent leurs jours dans la mendicité.
Boulbreen était petit pour un nain, il avait deux énormes moustaches rousses qui lui tombait sur les épaules et rejoignaient ses tresses et sa queue de cheval blondie par la « boule jaune ». Sa peau avait bien changé et à présent il était vraiment noir, mais son sourire jaune généreux, et ses petits yeux vert coquin réchauffaient toujours mon cœur.
Nous nous débarrassâmes des quelques traitres dans la fosse et malgré mon empressement, je dû rester quelques minutes à discuter de tout et de rien avec mon ami.

Il me scella sa meilleur monture, comme il aimait à le répéter, et comme une luciole bleutée dans la nuit, je filais vers Pontepoise, un petit village d'où je reprendrais mon envole par dessus les collines abruptes de la région.

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