La tour du mage Querion

Le semi plan sur lequel nous nous étions retrouvé semblait en stase, même l’air crépitait d’électricité statique, tant la tension d’une trop longue solitude, venait d’être brutalement bouleversée. La tour, haute d’au moins cinq étages, était la seule résidente sur cette petite ile perdue sur la mer de Greteth. Un simple rocher d’un petit kilomètre de long sur à peine deux ou trois cents mètres de large.

Fdack pensait que ce dernier abritait quelque part la grotte de la Dracoliche. Forcément, elle devait avoir un antre à sa mesure. Après la vision chaotique, triste et pourtant d’une beauté étrange, du cimetière des dragons, toute la troupe s’attendait à en découdre. Nulle diplomatie ne pouvait être possible avec de tels êtres.

Le petit plateau n’était pas enneigé et l’herbe grasse et verte semblait supporter les affres du temps, et les bourrasques marines. Nos deux compagnons roublards tentèrent de trouver une quelconque trace de passages autour de la tour, mais rien ne laissait paraitre que le lieu fût habité. Les compagnons décidèrent de s’avancer vers la haute tour, pensant tous pénétrer dans la tour du mage Querion.

L’intérieur était sommaire et le décor décevant : quelques planches, de la paille, du bois entreposé près d’une cheminé froide comme l’hiver, et deux escaliers en pierre. L’un menait vers le premier étage, et l’autre descendait vers la cave. Les aventuriers s’engagèrent vers les étages.
Au premier, les doutes furent balayés. Nous étions en présence d’un laboratoire, particulièrement bien équipé, et surtout, utilisé.

Le laboratoire était au centre de la tour entouré par un couloir circulaire. L’étage ne disposait que d’un petit cagibi, de quelques placards en bois, des deux escaliers imposants, et des tables, chaises, et établis accueillant tout le matériel d’alchimiste. Au milieu du laboratoire était dessinées quelques runes au sol ; un diablotin apparut pour défier les corbeaux, et les ennuyer dans leurs recherches.

« Et bien alors, bande de voleurs. On vient chaparder sans même affronter le gardien des lieux. Auriez-vous peur d’un petit diable comme moi. Je ne vois que la peur… Non ! La terreur habite vos pensées… C’est bien triste pour vous car elle se lit sur vos visages bien laids. »
Les aventuriers, piqués dans leur amour propre, s’approchèrent, et effacèrent par mégarde des runes au sol. Le démon s’échappa, attaquant aussitôt la troupe.  En quelques secondes deux des combattants  se retrouvèrent paralysés, mais le démon, bien présomptueux, fut vaincu, in extremis. Radwin et Zim Laden restait cependant dans une bien mauvaise posture, figés par le sort du démon. Les deux mages, Osgedor et Seyrin, se mirent au travail pour leur concocter une mixture afin de leur rendre leur mobilité.

Pendant ce temps, Fdack et Tâh se mirent à explorer le deuxième, puis le troisième étage sans y trouver la moindre présence ou  le moindre indice sur le mage  Querion. Au dernier étage, ils découvrirent pourtant un balcon, qui dû servir probablement à une époque reculée,  pour l’atterrissage des dragons, ou tout du moins, celui du propriétaire de la tour. Ils cherchèrent quelques minutes un passage secret car la pièce paressait trop petite ; Fdack fit le tour par l’extérieur tandis que thâ trouva le mécanisme du mur pivotant. Il déclencha le piège, et un autre diablotin apparut. Cette fois-ci, les défis du petit être ne furent pas pris en compte, et le diablotin s’énerva seul dans sa prison. Caché derrière ce mur piégé, ils trouvèrent tout un arsenal pour barder et sceller une monture volante. Ils remarquèrent également des cristaux, proches de ceux qui composaient le socle du rameau d’Ygdrassil, sans vraiment comprendre à quoi ils pouvaient bien servir.

Après l’investigation des étages et la libération de leurs compagnons figés, tous les corbeaux se mirent en direction des sous-sols de la tour. Une première cave, rempli de vieilles réserves de nourritures, et de tonneaux ancien leur appris que les lieux étaient bien habités. Ils trouvèrent une trappe au sol, découvrant une échelle qui s’enfonçait de plus de dix mètre dans les profondeurs. Bien que ce corps expéditionnaire fût expérimenté, aucun n’avait vraiment envie de s’aventurer seul sur ces barreaux humides.  La tension monta d’un cran. Un courant d’air remontait de la fosse avec  une odeur âcre. C’est Arkhar, Kendal et Radwin qui logiquement, descendirent les premiers, bien qu’aucuns ne voulaient finir le cortège.

En bas, un long couloir de pierres taillées était délimité de part et d’autre par un canal d’eau salée. En face de la troupe se dressait une grande porte noire, dont les runes de protection étaient éclairées par deux torches. Les lieux étaient formellement habités.

Certains suivirent le canal pour comprendre si une sortie ou une pièce secrète était à l’autre bout. Ils découvrirent une grotte vide, et comprirent que la porte ne les mènerait pas sur l’ile, mais peut-être ailleurs sur ce plan, ou sur un autre…

D’autres, dont les roublards, se mirent en quête de désamorcer les éventuelles pièges de la porte, et de lire si les runes leurs rappelaient quelque chose.  Il n’est pas aisé de comprendre le langage des mages, volontairement imbriqué dans des runes complexes de pièges et de nœuds d’énigmes, et surtout à la lueur de simples torches… Hélas, l’un des corbeaux déclencha une alarme, qui fit apparaitre aussitôt un immense diable de la couleur du sang.

[Combat face au diable]

 

Une fois le gardien vaincu. Tout le groupe emprunta le passage et se retrouva dans une bibliothèque organisée comme un salon de lecture agréablement parfumé, jouxtant un laboratoire de chimie. Au centre, posé sur un piédestal, trônait le précieux livre : l’esprit des errants.


Mais Radwin comprit rapidement que c’était une illusion. En vérité l’ouvrage était absent.  lLe lieu comprenait sur la gauche, d’immenses colonnes de meubles pleines d’ouvrages, quatre fauteuils confortables aux quatre coins de la pièce, une grande table pouvant accueillir douze personnes, chandelier, lustres, et tout le luxe du château d’un roi. Sur la droite, le décor était diffèrent ; une  cage tenait emprisonnée, une femme de grande taille, probablement une Athnasienne. Elle était, en plus, entravée par de lourdes chaines qui, à coup sûr, étaient magiques. C’est tout d’abord Fdack qui entreprit de la libérer, mais une intuition l’en dissuada. Thâ prit la suite et tenta de briser le piège qui affaiblissait la déesse.

Dans le même moment, un éclair jaillit dans la pièce est frappa mortellement le diplomate et envoyé de dragon Orin Minh. Il fut foudroyé littéralement sur place,  et lâcha le puissant bâton d’Urfan.

Querion leur faisait face à présent. Puissant mage parmi les puissances, destructeur de monde et pourfendeur des dragons Athnasiens de Greteth, et pire encore, être corrompus par la puissante dracoliche Aeldisselle. Le sang de Fdack ne fît qu’un tour, et il lança sa dague la plus aiguisée en direction de la tête du mage. Le vent siffla dans le sillage de l’arme fatale, sous le nez d’Arkhar, entre le mage Seyrin et son bâton, dans l’obscurité puis la lumières vacillantes des torches… Tchak ! Querion ne put lancer de sort supplémentaire car la dague de lancer trouva son œil droit et s’y planta douloureusement. Il tomba  en arrière et eut tout juste le temps d’utiliser son anneau pour se sauver.

Sous la table, un escalier dérobé le mena plus profondément dans les sous-sols. Sans que personne ne comprennent ce qui se passait, il fit parler le feu et manqua de tuer tout le monde dans la bibliothèque. Fdack prit rapidement quelques ouvrages intéressants concernant les dragons. Thâ réussi à libérer la femme dragon, non sans faire exploser les lieux. Le sort était celui d’un demi-dieu, comment aurait-il pu en être autrement. La dame devait se reposer, et Thâ avait encore du pain sur la planche ; tous descendirent à la poursuite du mage blessé..

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