L intervention de Galoud

La plupart n’en reviennent pas, le plus grand magicien que les plans aient connu vient de leur parler pendant plus d’une heure. Ce fut une conversation étrange, le mage ne semblant pas mesurer l’opportunité de faire le bien.  Après réflexions plusieurs aventuriers se demandent même si le mage n’était pas fou, trop détaché dans les paroles qu’il prononçait. 

Fdack se demande s’il a bien parlé, s’ils sont allés au bout des choses. Qu’ont-ils gagné, si ce n’est l’information que les armées Taures se préparent, que les dragons dorment encore et que les puissances de ce monde ne vont pas les aider. Il y a tout de même une conclusion générales :

« Les amulettes de Roju sont dangereuses ; il vaut mieux les laisser enfermées, enterrés, loin des mains avides des puissances. »

La petite troupe de corbeau repasse le portail de la pierre de lune en repensant à tout ce que vient de leur dire Eskeinzern de Turin. Il se retrouve à nouveau dans la grotte. Le bourdonnement de leur passage raisonne encore dans leur tête. Ils sont devant la pierre de lune blanche, dressée, droite comme une stèle. Un instant,  il émane une douce lumière blanche qui inonde la pièce, puis la grotte redevient obscure.

Le groupe s’avance en direction du passage pour retourner dans le laboratoire sous le sanctuaire de Tyl Enyr. Seule Radwien ne les a pas accompagnés ; elle est restée pour observer le miroir, et les différentes autres pièces.

Après avoir endormi la cockatrix en lui arrachant la grande plume de sa queue, Radwien se dirige vers ce qu’elle gardait : un miroir sans reflet, un miroir noir, dont la surface semble onduler légèrement.  Le laboratoire semblait abandonné mais il y a quelques traces de passage proche du miroir. Radwien pense que c’est un portail, et se risque à passer la main au travers. Il ne se passe rien. Elle décide donc d’attendre le retour de ses compagnons pour pousser plus loin son étude du miroir. Elle se dirige alors vers une pièce intéressante où règne le chaos d’objets amassés au fil des années, des siècles peut-être. Elle se décide à chercher des objets peu ordinaires qu’un mage ne garderait pas normalement. Le chaos est telle que ce travail lui prend des heures. En observant trois statuettes qui semblent être l’œuvre du même artisan, elle entend un bourdonnement intense, et se dirige vers la pierre de lune. Là, elle aperçoit ses compagnons, le teint blême, tenant difficilement sur leurs jambes. Sans en tenir compte, elle s’avance vers Fdack, et lui montre l’une des statuettes pour savoir ce qu’il en pense. Puis elle les mène vers la salle au trésor, amoncellement d’or et de pierres précieuses, d’armes, de boucliers, de livres, jetées comme autant d’ordures, de conquêtes faciles.

Mais les corbeaux n’ont pas le temps de chiner longtemps,  car le bourdonnement recommence après quelques minutes.
Radwien s’écrit :

« C’est le même son qui a précédé votre arrivé tout à l’heure. Il semble que nous ayons des visiteurs !  Amis ou ennemis ? »

Tous filent discrètement vers la salle de la pierre de lune et découvre un petit homme avec une toge jaune, une ceinture rouge peuplée de nombreuses poches, et de petites lunettes sur le nez. Sur la tête il porte un long chapeau pointu qui se termine par une griffe argenté. Sa toge présente aussi un symbole argenté complexe. Son regard est intelligent, et il sourit avec bienveillance. Il a une petite baguette dans la main qui lui permet d’éclairer la pièce. A ses côté flotte un livre vert épais qui semble vivant.

«  Bonjour messieurs et madame »

Il s’incline tout en gardant la troupe du regard. Il poursuit.

« Je suis Galoud, maitre des combes astrales, gardien du dragon Tashir, et accessoirement, disciple du Grand Maitre Eskeinzern de Turin. Je viens vers vous car je dois vous traduire les paroles de mon maitre. En effet, il semble que ses mots n’est pas atteint ses pensées. Mon maitre a déjà échoué par le passé. Sur ce monde et sur bien d’autres. Il ne veut plus participer à l’histoire, mais désire plus que tout rééquilibrer les forces en présence. Je ne suis pas de cet avis. »

Fdack s’avance pour participer à ce monologue mais le mage reprend aussitôt.

« Je vous laisserais le temps des questions, plus tard. Laissez-moi finir car je dois vous informer, et vous aider au plus vite. Vous recherchiez les amulettes. C’est bien. Il faut les retrouver. Elles sont au nombre de trois. La première se trouve sous la ville d’Oprofonde. Je vous aiderai à la trouver car mon maitre l’a autrefois protégée. La seconde est cachée dans un temple dans des sommets enneigés. La dernière nous est totalement invisible. »

Radwien qui commence à redouter une longue tirade, recule discrètement. Puis elle se retourne soudainement en entendant un bruit étrange dans son dos. Il semble qu’il y ait du mouvement dans la pièce principale, derrière eux.

Pendant ce temps Galoud continue :

« La première doit être prise par une personne aux pensées pures. Une personne entière,  bonne et juste,  qui ne craindra pas la cascade d’un bonheur magnifique, l’effondrement d’une tristesse intense,  et l’avalanche d’une colère sans nom. »

« La seconde et la troisième enferment un savoir immense et un pouvoir fantastique. L’une d’entre elle se trouve dans un temple Mahamet, au sud de la ville de Telakara dans les montagnes. La géopolitique ayant surement changée, l’amulette doit se trouver dans un sanctuaire ou ce qui s'en rapproche. Comme mon maitre l’a senti, des êtres doués d’intelligence doivent surement s’en servir. »

« Je vais vous aider... » Il ne finit pas sa phrase, et écarquille les yeux. Puis il se retourne et observe la pierre de lune en marmonnant : « je n’en avais jamais observé ! Quelle beauté, une pierre de lune… » Il se tourne à nouveau vers les corbeaux, et demande:

« Ou sommes-nous ? »

 

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